Publié le 1er août
La liste de cinq néonicotinoïdes interdits à partir du 1er septembre a été publiée le 1er août par le gouvernement. La loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l’interdiction au 1er septembre de l’utilisation de ces substances qui s’attaquent au système nerveux des insectes, avec des dérogations au cas par cas jusqu’au 1er juillet 2020. Les cinq produits interdits dans un mois seront la clothianidine, l’imidaclopride, le thiaméthoxame, la thiaclopride et l’acétamipride, selon le décret paru le 1er août au Journal officiel. Trois d’entre eux (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride) font déjà l’objet de restrictions d’utilisation au niveau européen depuis 2013 et l’UE a décidé en avril d’élargir cette interdiction à toutes les cultures en plein champ et non plus seulement aux cultures sous serre. Une décision qui pourrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année. En France, la liste des cinq produits interdits pourra être complétée par un autre décret après l’adoption de la loi alimentation, qui prévoit l’extension du champ de l’interdiction des néonicotinoïdes aux substances chimiques ayant des modes d’action identiques, a précisé le 1er août le ministère de la Transition écologique.
La FNSEA, AGPB, AGPM, CGB, FNPF, FOP et Légumes de France, réagissent à la lecture du décret publié le 1er août 2018 concernant le retrait de l’utilisation de cinq substances « néonicotinoïdes ». Dans un communiqué de presse, ils exigent que les dérogations possibles, autorisées par l’Union Européenne, sur certaines filières où les alternatives n’existent pas ou sont très insuffisantes, soient publiées incessamment. Alors que le Président de la République et le gouvernement s’étaient engagés à « ne laisser aucun producteur sans solution », un très grand nombre d’entre eux se retrouvent désormais dans une impasse technique dramatique et ce sans consultation du public obligatoire préalable. « Nous rappelons notre engagement commun, associant 40 partenaires du monde agricole, de la recherche, du conseil et de la transformation dans notre Contrat de solutions pour une trajectoire de progrès pour la protection des plantes, dont l’objectif est d’accélérer l’offre de solutions pour les agriculteurs et non des interdictions à répétition. Il faut aux producteurs des solutions avant toutes interdictions ! »
Encore une fois ces décisions, non assorties de propositions de substitution, vont accentuer les distorsions de concurrence avec les producteurs européens et non européens. « La France veut-elle sacrifier des productions qui créent de la valeur, tiennent nos territoires et génèrent de très nombreux emplois, au profit des importations ? Face à cette décision, nous réclamons l’adoption immédiate des dérogations nécessaires et l’ouverture d’une mission d’information parlementaire sur les distorsions de concurrence qui touchent l’agriculture française.